

Zone 53
Season 5






LORE - INFECTÉS
La zone de quarantaine est infestée de créatures plus terrifiantes
les unes que les autres. Le virus, manquant de s'étendre,
n'a fait qu'évoluer... livrant des hommes à leurs
pires cauchemars.
Découvrez, dans cette section du site, les différentes mutations
d'infectés qui se propagent dans la Zone 53.
RUNNER INFECTÉ STANDARD
Ils arrivaient de partout.
Je dévalais la colline avec ma fille dans mes bras alors que j'entendais mes voisins hurler autour de moi. Partout où se promenait mon regard se trouvait ces choses qui, à la course, fonçait sur nous en hurlant.
Une main m'a agrippé le bras. J'ai senti les dents qui traversaient la chair.
Mes muscles se sont alors raidis et j'ai senti le corps de ma fille tomber de mes bras. J'ai entendu le craquement de son crâne sur le sol.
Quelques instants plus tard, une dizaine d'entre eux étaient par dessus elle, à fouiller sa carcasse.
Je ne me suis pas retourné.
Les Runners sont, d'après les observations, l'état originel des infectés, et sont le type d'infecté le plus répandu dans la zone. Plusieurs survivants ont reporté avoir perçu une vitesse accrue et d'excellents réflexes lorsque le virus venait de prendre contrôle total sur son hôte. Ils tenteront d'éviter vos offensives et d'attaquer par salves rapides de griffes. Vu la fraîcheur de leur hôte, ils tenteront rarement de mordre mais représentent tout de même un danger mortel. Rare sont ceux capable de distancer un Runner à la course. Tentez la prévention et restez discrets.
WALKER INFECTÉ STANDARD
Je les regardai marcher vers moi.
Ils étaient lents. Ils boitaient. Ils tombaient.
Mais ils étaient trente.
J'en tirai six avec mon revolver. Vingt-quatre. Leur corps tombèrent lourdement sur le sol. Je regardai dans ma sacoche de ceinture. D'autres munitions. Mais avec un bras en moins... ces salauds m'auraient rattrapés avant que je ne me soient remis à tirer. Je jetai donc le revolver par terre. Je pris mon fusil de chasse de son étui dans mon dos. Vingt-Trois. Vingt-deux. L'un d'entre eux était rendu beaucoup trop près. Beaucoup trop. Je lâchai mon fusil et je pris ma machette. Vingt et un. Tout en reculant, je tranchai la tête à cinq d'entre eux, puis planta mon arme dans le torse d'un autre. Quinze. Je sorti mon couteau de chasse. Ma lame se planta dans le crâne de l'un, dans le cœur d'un autre. Treize. Les Treize m'encerclaient. Je cogna du pied l'un d'entre eux pour le faire basculer, alors que je cassa le cou du second. Onze. Je me fit mordre au tibia. Mon coude s'abattit sur sa tête qui éclata sur le sol. Une mâchoire s'accrocha à mon cou. Je poussai un cri de douleur. Je parvint à me défaire de son emprise et l'éclata dans mes mains. Neuf. Je m'écroulai sur le sol. Le combat était perdu. Neuf paires de mains m'ouvrir le ventre jusqu'à mes entrailles. Neuf mâchoires salivant de plaisir.
Un coup de feu retentit au loin.
Ils reprirent leur marche.
Ils étaient lents. Ils boitaient. Ils tombaient.
Mais ils étaient dix.
Lorsque la Zone venait de se refermer, peu d'observations de Walkers n'ont été faites. Trop de victimes. Trop de sang. Ce n'est qu'après une semaine ou deux que ce type d'infecté ne fut officiellement considéré comme différent à part entière. Ils sont considérés comme la première forme de mutation de l'hôte. D'après les observations et expérimentations, les Runners exposés à un manque de sang frais pendant une trop longue période de temps perdent de leur coordination et rapidité, pour devenir des Walkers. Si le manque de sang persiste, d'autres mutations peuvent survenir. Un Walker reste toutefois une menace potentielle, puisque la phase de transition vers une autre mutation peut parfois être très brutale et se faire en quelques secondes à la vue d'une nouvelle proie. Il s'agit du type d'infecté qui se tient le plus souvent en groupe, dans lequel ils sont particulièrement menaçants. Restez sur vos gardes, car à ce stade le bruit les attire plus que tout, et de fortes détonations peuvent provoquer un phénomène de Horde... le pire cauchemar d'un survivant. Ils tenteront principalement de mordre, tentez de les garder hors de portée à distance ou achevez-les rapidement au corps à corps. Évitez le contact prolongé.
PRÉDATEUR
Le faisceau de ma lampe-torche balaya la salle remplie de vieux meubles usés. La poussière flottait dans l'air, et le temps semblait être suspendu dans la pièce. Malgré ma fatigue, je m'avançai, et posai le pied sur une planche grinçante. Personne ne semblait avoir été ici depuis un bon moment.
J'explorai le reste de l'ancienne demeure, à le recherche de vivres. J'ouvrai aussi l’œil pour des médocs... le vieux Larry en avait terriblement de besoin.
Je trouvai des antidouleurs dans le vieux cabinet. Je brassai le pot. Deux pilules.
J'hésitai un instant.
Un peu trop longtemps.
Puis j'en glissai une dans ma bouche, et mit le pot dans ma poche.
En arrivant dans la cuisine, je remarquai des traces sur le sol.
Des traces de sang.
Comme si on avait traîné un corps... ou comme si quelqu'un avait rampé. Je suivi les traces, et j'arrivai face à la porte patio. À travers les vieux carreaux de verre de la porte, je distinguai un jardin.
La porte s'ouvrit dans un gémissement, et je me laissai porter vers le fond de la cour, qui menait vers la forêt.
Mon regard fut attiré par un bruit dans les broussailles. Serait-ce l'un d'entre eux? Je mis ma main à ma ceinture, seulement pour réaliser que j'avais laissé mon arme dans la salle de bain, près du cabinet.
C'est à ce moment que j'entendis la porte du patio s'ouvrir.
Je me retournai.
Elle était lentement en train de se refermer, dans un long grincement douloureux. Elle s'immobilisa, toujours entrouverte.
- ...Larry?
Aucune réponse.
- Qui est là?
Toujours rien.
Je m'avançai tranquillement, un pas à la fois. Mon regard paniqué tenta de trouver un objet contondant à proximité.
Je n'en trouvai pas.
J'entrai dans la maison, et je jetai un regard dans la cuisine, avant de continuer dans le couloir vers la salle de bain. Lorsque je passai le seuil de la porte, mon regard se posa sur le comptoir près du cabinet.
Mon arme n'y était plus.
J'entendit la porte du patio se refermer brutalement. Je me retournai d'un coup. J'aperçu une ombre qui s’éclipsa sur un mur.
C'est alors que j'entendit leur souffle. Cette respiration. Je ne l'oublierai jamais. Un long râlement éteint.
Ils m'avaient suivit.
Et m'avaient retrouvé.
Les Prédateurs sont une mutation extrêmement rare, et peu de survivants en ont rencontré dans la Zone. Ils ont une mâchoire ouverte et remplie de membranes de chair à l'origine inconnue, ainsi que des yeux verts et globuleux qui brillent dans le noir. D'après les rumeurs, il s'agirait d'une mutation de dégradation, comme le Walker, dû à une exposition prolongée à un manque de sang frais. Certains racontent toutefois que les Prédateurs, plutôt que de provenir de Runners, sont la mutation directe d'un Night Hunter... que ces créatures conservent les capacités cérébrales des Night Hunters même après la mutation. Ces rumeurs viennent principalement du fait que plusieurs Prédateurs ont été retrouvés à user de ruse et de stratégies pour attirer leur proies et les mettre dans une position vulnérable. Leur point faible toutefois, est leur manque d'ouïe et vision très limitée. Si vous en rencontrez, soyez très prudents, car ils ont tendance, comme les Walkers, à se tenir groupés, et vont tenter de monter une embuscade.
NIGHT HUNTER
La puissante mâchoire se referma dans la chair. Une coulée de sang perla sur la joue. On pouvait entendre le bruit de la mastication, on pouvait voir la faim et la hâte d'y replonger sa bouche.
- Délicieux, ce steak, Claire.
- Toujours aussi flatteur, Danny. Je l'ai fait comme tu l'aimes.
Un faible éclairage orangé perçait à travers la fenêtre de la petite roulotte, par laquelle on pouvait voir le feu de camp où se tenait James, Sandy et Edward. Le crépitement du feu s'élevait dans la douce nuit, et sa chaleur s'étendait jusqu'aux mains engourdis du petit groupe. James et Sandy discutaient tranquillement de ces étés qu'ils passaient à la ferme d'Edward lorsqu'ils étaient petits. Un passé maintenant enfoui très loin, fragments dispersés à travers une douleur silencieuse.
Un cri retentit soudain au loin.
Une longue complainte. Un cri de bête. Un cri de colère.
James leva la tête vers les collines, au loin.
- Putain, mais qu'est-ce que c'était que ça?
Sandy le fixa un moment, tentant de trouver une explication.
- J'en sais trop rien Jimmy.
À défaut de comprendre, elle rabaissa la tête vers le feu.
- Faut pas t'en faire, c'était à des miles d'ici.
- Ça t'inquiètes pas, toi?
- Si.
- Bon. Si ça se trouve, y'a des gens dans la merde là bas.
- On joue pas les héros, Jimmy. La sécurité avant tout. Fais pas le con.
Edward, de son côté, gardait le silence. Le vieil homme ne parlait plus depuis une vingtaine d'années. L'âge lui avait raidit les os, maigrit la peau, mais heureusement pour lui, il avait encore les idées claires. Dans sa chaise roulante, il observait les flammes avec une fascination discrète. Les chaudes couleurs se reflétaient sur son œil, médusé par la beauté d'un tel spectacle. Depuis longtemps il avait abandonné l'idée de s'accrocher à la vie. Pour lui, la mort n'était que la prochaine étape de son voyage tourmenté. Étrangement, sa fille, Sandy, semblait avoir d'autres plans pour lui, et elle insistait d'avantage sur sa survie que lui même ne l'aurait jamais fait.
Un second cri retentit.
Beaucoup plus puissant. Beaucoup plus près.
Quelques secondes plus tard, une dizaine de cris plus faibles résonnaient autour du campement, répondant au premier.
James fit un bond. Il saisit sa carabine.
- MERDE, Sandy, celui-là était clairement plus près que le premier!
Sandy ne dit rien. Elle semblait hésiter un instant. Puis elle pris la batte de Baseball qui reposait contre la roulotte. La porte s'ouvrit, et Dan et Claire s'approchèrent du feu. Danny pris son fusil de chasse dans le camion.
- Cette putain de créature va en manger tout une si elle s'approche d'avantage, je vous l'dit moi!
Edward commença à taper du pied sur sa chaise roulante. Sans dire un mot, sans lever la tête. Sandy s'approcha de lui.
- D'accord, le vieux, on va évacuer tout ça. Hey, Danny! Le vieux doit pisser!
Dan ne dévia pas son regard de la forêt obscure.
- Vas-y rapidement. J'ai un mauvais pressentiment.
Sandy prit la chaise roulante, et se mit à contourner la roulotte. À peine fit-elle quelques mètres qu'un troisième cri retentit. Cette fois, à une dizaine de mètres du campement.
Edward, qui faisait face à la roulotte, sentit se relâcher l'emprise de Sandy sur la chaise roulante. Il entendit des pas rapides et feutrés courir en direction du groupe. Puis, une dizaine d'autres. Il entendit le fusil de chasse de Dan être rechargé. Il entendit James rajouter des balles dans sa carabine.
Soudain, un instant de silence complet.
Un silence qui semblait durer une éternité.
Après de longues secondes, il entendit à nouveau ce cri, puis...
Le chaos.
Des cris de peur, des hurlements, des lames qui se plantaient dans la chair, des dents qui déchiraient les tissus, des combats à mains nues, des corps qui tombent un à un. Il entendit le sang couler. Mais surtout, il entendit la panique. Il entendit Claire hurler.
- Mais c'est quoi cette CHOSE, putain!
Il vit les ombres d'un combat sanguinaire sur la roulotte, projetées par le feu toujours en rage.
Soudainement, il n'entendit plus rien.
Plus de cris.
Plus de sanglots.
Plus rien.
Et puis en tendant l'oreille, il perçut un son.
Le râlement d'une bête.
Le souffle de ses serviteurs.
Soudain, il n'avait plus envie de mourir.
Et sur le mur de la vieille roulotte, il vit l'ombre de la créature se retourner vers lui.
Les Night Hunters sont considérés comme la mutation la plus dangereuse de la Zone. On raconte qu'au soleil couchant, si un cri puissant retentit à travers la forêt, c'est que vous ne reverrez plus jamais le jour. Personne ne sait si le Night Hunter est une mutation ou un variante directe du virus, mais plusieurs croient qu'ils ont des capacités au delà de la raison. Leurs fonctions cérébrales sont incroyablement intactes par rapport aux autres types d'infectés. Ils surgissent de nuit de façon solitaire, et portent habituellement des vêtements pour ne pas se faire distinguer des autres survivants. Ils tenteront d'attirer avec leur cris des infectés près d'une masse d'individus, pour ensuite s'infiltrer parmi eux. Au contact social, ils sont étonnamment capable de prononcer certains mots comme "Oui" et "Non". Lorsqu'ils seront au centre de la masse, c'est alors qu'ils crieront une dernière fois pour lancer l'attaque, qui se termine presque toujours en un bain de sang. Ils usent de ruse, et aucune méthode particulière n'a encore été trouvée afin de les éliminer facilement. Ce qui est plus inquiétant, c'est que plus le temps passe dans la Zone, plus les observations de Night Hunter sont fréquentes.
HAPPY ONE
Un ricanement provenait de la forêt.
Maman m'avait dit de ne pas m'approcher.
Mais je restais là. Je fixais ces petits yeux jaunes à quelques dizaines de mètres de moi.
Il riait. Rire c'est jouer, non?
Je me suis donc avancée.
Je serrais fort Monsieur Pipou avec moi.
Les petits yeux jaunes se sont retournés vers la forêt, et il s'est remit à ricaner en plongeant dans l'obscurité.
Je l'ai suivi.
Maman me manque.
Les Happy Ones sont une mutation extrêmement rare du virus, et nul ne sait encore ce qui la cause. Ils sont caractérisés par leur posture courbée, et leur ricanement presque permanent. Ils tenteront de se sauver lorsque approchés. Restez toutefois sur vos gardes: un présence continue de Walkers pourrait signifier qu'un Happy One se trouve dans les parages, puisqu'il semblerait que ce type d'infecté guide d'autres infectés vers des survivants, pour par la suite se nourrir des victimes. Peu d'informations supplémentaires sont connues à propos de cette mutation jusqu'à maintenant.
JUGGERNAUT
Nous avions barricadé la porte en vitesse. Jack était en train de placer des draps devant les fenêtres, alors que Phil étalait les armes sur la table. Nous entendions leurs cris à l'extérieur de la maison. La porte se pliait sous le poids des corps qui frappaient contre celle-ci. Il devait y avoir au moins cinquante Walkers à l'extérieur, et vu l'état du bois, la porte ne pouvait pas durer très longtemps.
Nous avons fait vite, nous avons élaboré notre plan.
Il ne manquait qu'un détail à régler.
La division des rôles.
Mais à ce moment précis, la porte céda et de larges morceaux de bois furent propulsés dans la pièce. Les infectés se mirent à entrer, un flot continu de créatures dont le seul but était de nous dévorer vivants. Je pris ma machette sur la table, et laissai mes instincts guider mon bras à travers la masse de corps, mouvant ma lame tel une danse meurtrière, me transformant en véritable machine à tuer. Mon arme tranchait, découpait, tuait. Je visais la gorge, le crâne, les jambes.
Je me frayais un chemin à travers les Walkers, alors que Jack tirait les autres par la fenêtre. Cet imbécile ne faisait qu'en attirer d'avantage. Je lui avais pourtant dis de ne pas utiliser d'arme à feu. Il m'avait désobéi.
Encore une fois.
Je sorti mon arme de poing de ma ceinture, et le visai à distance.
Phil arriva à ce moment depuis la cuisine.
Je croisai son regard.
Je sus qu'il avait compris.
Je déviai mon arme vers un Walker et tirai, avant de me remettre à les faire tomber à la machette.
Je plantai ma lame dans le coeur de l'un à droite, dans la tête de l'autre à gauche.
Soudain, mon mouvement s'arrêta en plein vol.
Je baissai les yeux.
Une large et puissante main ensanglantée avait arrêté le mouvement de ma lame, et la tenait fermement.
Je relevai la tête.
Devant moi se tenait une créature, ou plutôt un mastodonte, grand de sept pieds, arborant ce qui se rapproche du visage même de Satan. Je restai médusé, à le fixer, pendant un moment. La peur me figeait sur place.
Puis, avec une force incroyable, il me repoussa sur le sol. Mon arme resta dans sa main. Je tentai de ramper pour m'éloigner de lui, m'éloigner de cette chose, mais, comme s'il savait, il esquissa un sourire. Il s'approcha de moi, souleva ma machette dans les airs, et l'abattit sur mon épaule avec une telle puissance que je sentis mon bras se détacher.
J'hurlai.
J'hurlai à mort, pendant que la machette se relevait encore, et s’abattit à nouveau, cette fois sur ma jambe. Membre par membre, j'étais décapité vivant. Je ne comprenais pas pourquoi je ne tombais pas inconscient, je vivais avec horreur ma propre fin. J'aurais voulu mourir sur le coup. Éviter cette souffrance abominable. Autour de moi, les infectés ne me portaient pas attention. Ils continuaient leurs chemin, pendant que la brute devant moi continuait de me mutiler. Je les suppliait du regard de me dévorer vivant, pour mettre fin à mon supplice.
Puis je croisai Phil du regard. Il portait son fusil de chasse à la main.
Le regard alarmé, criant de détresse, je l'implorai de m'achever. De me planter une balle dans la tête.
Il me fixa un instant.
Puis, un seul mot sortit de sa bouche.
- Connard.
Il partit.
La dernière chose que je sentit fut la machette se rabattant sur mon crâne.
Dans la Zone, les Juggernauts sont encore considérés comme un mythe. Certains disent en avoir vu, mais peu considèrent qu'ils sont une mutation à part entière. Toutefois, ceux en ayant combattu un, savent. Tout ce qui est connu des Juggernauts pour l'instant est leur immense taille et leur force spectaculaire, ainsi que leur capacité à tenir et se servir de la plupart des armes de mêlée. Ils apparaissent en solitaire ou avec des Walkers, et sont extrêmement tenaces, quoi que plutôt lents.
BOOMER
Une assourdissante détonation résonna de l'autre côté du muret de pierre.
Une pluie de sang s’abattit sur nos épaules.
Je sus que dans ce sang se trouvait celui de Nathan.
Nous restâmes silencieux, arme à la main.
Qu'est-ce qui pouvait avoir provoqué une telle détonation?
Seuls des explosifs auraient pu avoir une telle puissance... mais comment?
Peu importe ce que c'était, ce ne pouvait être bon signe.
Je tremblais de façon incontrôlable.
Ce n'était pas le temps de baisser les bras ou de paniquer.
Il fallait survivre.
Nous entendions le lent frottement de leurs pieds contre le sol, à quelques mètres de nous.
À ce moment, bouger aurait été mourir. Ils étaient trop nombreux. Il fallait attendre qu'ils se dispersent.
Il était possible de voir la sortie d'urgence à l'autre bout du centre commercial.
Son insigne lumineuse éclairait tel un phare dans la nuit.
Il faisait sombre, et les quelques néons arrachés du plafond crépitaient au sol, près de leur fin.
Nous attendions.
Le temps n'avait jamais semblé passer aussi lentement.
Après quinze minutes, les infectés n'avaient toujours pas bougés.
Je regardai Annie, qui se trouvait à côté de moi. Elle me regardait fixement.
Puis elle tourna la tête vers la porte de secours.
Je su ce qu'elle avait en tête.
- N'y pense même pas.
Elle me regarda longuement. Son regard semblait emplit de confusion, de panique.
- Annie...
Je pu voir la souffrance dans ses yeux. Un instant, je cru y voir de l'imploration, comme si elle me demandait de la pardonner pour quelque chose.
C'est à ce moment qu'elle se leva et parti à la course vers la porte de secours.
- ANNIE NON!
Je me levai pour la rattraper mais il était déjà trop tard.
Lorsque je me retournai, je constatai avec effroi qu'une centaine d'infectés étaient maintenant dans la foire alimentaire. Parmi eux, je cru voir une dizaine d'infectés abominables, leurs corps gonflés et souillés d'énormes sacs de liquide verdâtre. Ils étaient énormes.
Après une rapide analyse, je ne vis aucun Runner, dieu merci.
Je regardai Annie s'éloigner à la course, et je fus soulagé de voir qu'il n'y avait pas d'obstacles sur son chemin.
Soudain, une de ces créatures gonflées sortit d'un embranchement non-loin de la porte de secours, et se dirigea vers Annie.
Je la vis alors sortir un couteau de sa poche, et poignarder l'infecté dans une poche de liquide vert.
Toute la scène se déroula en un instant, mais parût durer une éternité, comme au ralenti.
Je compris alors comment était mort Nathan.
Les Boomers sont une mutation du virus qui semble être liée à une anomalie plutôt qu'à une adaptation. Certains Walkers et Runners semblent développer des poches de liquide corrosif au niveau du ventre et du cou, et vont exploser si ces poches sont percées. C'est d'ailleurs ce qui leur a valu ce nom. Quoique très rares, ils représentent une grande menace pour les survivants les plus expérimentés car la détonation est suffisante pour tuer même les plus endurcis. Tentez de les éliminer à distance lorsque aucun allié ne se trouve à proximité. Gardez toutefois l'oeil ouvert: Ils sont rarement seuls et sont souvent accompagnés d'autres Walkers ou de Runners.
HALLUCINOGÈNE
Mon katana le traversa.
D'un côté à l'autre.
Le haut de son corps s'écroula sur le sol, suivit de ses jambes quelques instant plus tard.
Une effluve de pourriture parvint à mes narines.
Lorsque je baissai la tête, je vis avec horreur que ses entrailles étaient noires et suintantes de liquide étrangement verdâtre, presque brun. Des asticots énormes semblaient le dévorer de l'intérieur.
Troublé de voir un infecté dans un tel état de décomposition, je ne put m'empêcher de détourner le regard.
Je rangeai mon arme à ma ceinture et je continuai à marcher le long du sentier, soudainement étourdit.
La marche me sembla plus longue qu'à l'habitude, et lorsque j'arrivai finalement à ma tente, je m'écroulai et m'endormis immédiatement.
Je me réveillai quelques heures plus tard, et préparai un feu. La nuit était déjà tombée.
Aucun de mes amis n'étaient là.
J'était en proie à un terrible mal de tête, et regrettai de ne plus avoir de pilules dans ma trousse.
Mes mains se réchauffaient tranquillement alors que je posai ma canne de soupe sur le grillage métallique.
Un craquement dans la forêt attira mon attention.
Je relevai la tête et vis un guerrier à une dizaine de mètres devant moi. Il semblait porter des marques de guerre, et avait la peau blanche, avec le contour des yeux maquillés en noir jusqu'au tempes. Il avait une hache en os dans sa main droite. Dans ses yeux se reflétait la lueur orangée du feu, et lorsque je tournai la tête, je pu voir des dizaines de yeux similaires qui me fixaient, tout autour de moi. Des sauvages.
Soudain, l'un d'entre eux pointa son arme vers le ciel, et hurla un mot dans une langue que je ne compris pas.
Le ciel s'ouvrit alors, comme si le tissu astral était déchiré par un couteau de chasse, laissant voir des cieux rouge sang dans la nuit, teintant tout autour de moi d'une aura macabre. Mes yeux pointés vers cette faille céleste, je pu voir les étoiles se détacher du plafond nocturne et s'abattre sur la terre des hommes, telle une pluie de fureur divine qui nous punissait de nos cruautés.
Je suivi du regard l'une d'entre elles, et lorsqu'elle percuta la terre, elle illumina un instant la forêt, tel un éclair de sang, et je pu voir les montagnes.
Des montagnes de cadavres, de membres déchirés, de corps décapités, de têtes se vidant de leur sang. Des montagnes constituées des restants de ma famille, de mes amis, de mon peuple.
Je priai que tout cesse, je levai la tête vers le ciel, j'implorai le pardon.
Mais un des sauvages s'approcha de moi.
De ses yeux émanait une traînée de lumière rouge, qui créait un fil mystique dansant dans le vent. Lorsqu'il ouvrit la bouche, une horde d'araignées s'en échappa, minuscules. Elles s'éparpillèrent sur son corps, dans un flot continu. Lorsque l'entièreté de sa peau ne fut couverte que de ces créatures, il me fixa longuement. Puis, elles se mirent à entrer par ses pores.
Par ses pores.
Je vis chaque pore de peau s'ouvrir, et laisser entrer une araignée qui s'y glissait difficilement, jusqu'à ce qu'elles y furent toutes. Il prit un couteau de chasse de sa ceinture. Je sus alors que je devais réagir.
Je sortit mon canif militaire et lui trancha la gorge.
Je découvris alors que cet homme n'était composé que de ces arachnides, et plutôt que du sang, ce fut ces créatures qui me coulèrent dessus, m'envahir, me noyèrent.
Je roulai sur le côté et vomi mes tripes sur le sol.
Lorsque je relevai la tête, mon coeur s'arrêta.
Devant moi se tenais Mike. Il avait une énorme coupure dans la gorge, et se vidait de son sang sur moi.
Dans ma main droite, j'avais la main crispée sur le canif qui avait tué mon ami.
Mike s'écroula sur le côté.
Je me relevai.
Le ciel était noir.
Les étoiles brillaient.
La forêt était tranquille.
Et le reste du groupe avaient leurs carabines braquées sur moi.
Les infectés Hallucinogènes sont identifiés comme une mutation distincte, mais personne ne sait vraiment ce qui cause ce phénomène. Est-ce une défaillance du virus? Est-ce le résultat d'un manque de sang? Tout ce qui est connu de ce type d'infecté, est leur extrême lenteur, manque de réflexe, incapacité à se défendre correctement, mais surtout... leurs effets psychotropes. Une fois éliminés, ou si retrouvés morts, ces infectés dégagent dans l'air environnant un flot de neurotoxines ayant pour effet de faire halluciner la victime quelques heures plus tard. Les hallucinations peuvent durer quelques minutes, et s'étendent parfois jusqu'à quelques heures. Dans certains cas, elles ne disparaissent jamais. Dans les pires cas, les hallucinations devenaient sensorielles et causaient à la victime une impression de forte douleur, pouvant mener à une crise cardiaque. Dans d'autres cas, la victime tomba dans le comas après quelques heures d'exposition. Plusieurs groupes de survivants tentent d'en apprendre d'avantage sur ce type d'infecté et ses répercussions, vu la gravité de ses impacts, et le nombre croissant d'observations d'Hallucinogènes.
SPITTER
Érik me lança une bière.
Je l'attrapai en plein vol, puis l'ouvrit et la vida d'un coup.
Charly me donna le fusil de chasse, et je me plaçai en position de tir.
La carabine à l'épaule, j'avais devant moi une vingtaine d'infectés qui avançaient lentement.
Nous étions près du mur, à environ cinq kilomètres du vieux camping. Presque personne ne se tenait ici, et nous avions peu de chance de tomber sur un Runner.
Je tirai.
La balle lui traversa la tête, en passant par son oeil droit. Je me retournai vers les autres et affichai une grimace de triomphe en riant. Charly s'avança vers l'arrière du camion, et prit une seconde cartouche de la boîte. Je lui pris, et l'inséra dans le fusil.
Deuxième coup de feu. Deuxième mort.
Je passai l'arme à Érik. Il lâcha sa bière et tira sur quelques uns d'entre eux. Il se retourna vers Charly.
- Allez, vite, une autre!
Charly le fixa.
- C'est vide. On n'a plus de cartouches.
- Aaaargh, eh merde!
Clairement déçu de la situation, il partit vers le siège arrière du camion, et en revint avec la hache.
Il ajusta sa poigne, et se mit à marcher lentement vers les Walkers.
Une fois à leur hauteur, il se mit à les éliminer un après l'autre. Un vrai carnage.
Il se tourna vers nous, et nous sourit à pleine dents, du sang le couvrant de la tête aux pieds.
Je me souvint alors de ses origines, et je sentit un frisson me parcourir le dos.
Il pouvait très bien nous faire la même chose.
Soudain, les Walkers s'arrêtèrent.
Érik se retourna vers eux, et ouvrit les bras.
- Bah quoi, vous voulez pu' jouer? Putain de zombies, j'vais vous apprendre moi! On ne -
Un des infectés ouvrit la bouche plus grand que je ne le crus possible, et poussa un cri qu'on aurait dit noyé dans un liquide épais, avant de cracher une masse verte à une vitesse incroyable vers Érik.
Le cracha le percuta en plein visage, et il se mit instantanément à hurler, à paniquer. Il se tourna vers nous, les mains crispées sur son visage... ou du moins ce qui en restait. La substance corrosive qu'avait craché l'infecté avait liquéfié son visage, le transformant en une masse dégoulinante qui tombait le long de ses joues. Ses yeux étaient au niveau de son menton, et on pouvait voir toutes ses dents, jusqu'au molaires, exposées. Il hurlait et hurlait, un cri de mort, qui continua pendant que le reste des infectés ouvrirent la bouche à leur tour, et se mirent à cracher de façon meurtrière sur Érik, qui succombait sous les coups. J'aurais voulu l'aider, mais c'était un barrage impénétrable.
Charly se précipita vers le camion, et démarra le moteur.
- VITE, PUTAIN, MONTE!
Je regardai un dernier instant le cadavre d'Érik, qui était méconnaissable. Un amas de chair liquide sur le sol. Puis je montai dans le camion, alors que les créatures se mirent à courir derrière nous à une vitesse incroyable, hurlant un cri d'enfer.
Ils nous rattrapaient.
Les Spitters sont une mutation d'infecté qui n'a été croisé qu'à quelques reprises dans la Zone. D'après les dires, il s'agirait d'une variante du Boomer, ou du moins une malformation de celui-ci, que certains croient issus de Runners. Ils semblent accumuler un liquide dans leur ventre, qu'ils crachent ensuite à plusieurs mètres devant eux, infligeant de graves blessures toxiques. Les combattre au corps à corps est extrêmement dangereux, et tenter de les abattre à distance doit être fait rapidement car leur pas rapide vous assurera le désavantage si vous manquez votre tir.
HALF-HUMAN
Il me parlait de sa vie.
Il me racontait les moments passés avec sa fille, Dolores, ainsi que les vacances qu'ils planifiaient faire durant la période des fêtes. Un voyage en Belgique, disait-il. Mais les choses avaient tourné autrement.
Il était arrivé dans notre groupe le matin même, au moment de la disparition de Brendon. Il nous a aidé à chercher tout l'avant-midi, et grâce à lui, nous avions trouvé une piste d'où il pouvait bien être. On avait retrouvé un morceau de tissu près du chemin qui menait à Heavley.
D'ailleurs, il venait lui-même de la ferme Heavley, me racontait-il. Il avait perdu sa fille le premier jour. Un Walker, simplement. L'infecté était entré par la porte du jardin, et l'avait mordu au cou alors qu'elle faisait des devoirs. Il n'est pas entré dans les détails. À ce moment, il avait semblé se battre contre des images cauchemardesques dans sa tête.
Je ne lui en demandai pas plus.
Mon cousin, Lucas, était mort cet après-midi. Nous étions de retour de la recherche de Brandon, et une fois au campement, il était trop tard. Lucas était resté derrière, et s'était probablement perdu dans la forêt. Nous l'avons cherché, et lorsque le nouvel arrivant est revenu vers moi, c'était avec de bien graves nouvelles. Il avait retrouvé son cadavre plus loin dans la forêt. Méconnaissable. Je n'ai pas osé aller voir. Personne n'a osé. Il n'y avait plus rien à faire. Ce n'était qu'un gamin.
Le groupe était silencieux ce soir. Nous nous tenions autour du feu de camp, sans dire un mot. Mon nouvel ami me consolait du regard, et à travers ses yeux je pouvais ressentir sa peine. Je pouvais sentir un doux pardon pour ma perte. Je pouvais sentir des voeux d'un avenir meilleur.
Il s'est rapproché de moi, et m'a parlé de son enfance, plus au nord. Il me racontait comment il avait grandit à la ferme, et comment ses frères et soeurs s'étaient séparés avec le temps. Il me faisait penser à un vieil ami des forces armées que je n'avais pas revu depuis des lustres. Sa présence me réconfortait.
Il se leva et me proposa de marcher.
Je le suivit.
La nuit était fraîche. Je lui racontai mes souvenirs avec Lucas. Je lui avouai comment je l'admirais malgré son âge. Il comprenait. Après une dizaine de minutes de marche, nous sommes tombés par surprise sur une vieille cabane dans le bois. Curieux, il me fit signe d'entrer. Ce n'est qu'une fois à l'intérieur que je compris.
C'était loin d'être une surprise.
Au fond de la cabane reposaient les cadavres de Brendon et Lucas.
Le ventre ouvert. Les tripes sorties.
Je me retournai.
L'homme me regarda dans les yeux alors qu'il plantait son couteau dans mon abdomen.
Il murmura en versant une larme.
- Pardonne-moi.
Lorsque l'homme revenait au campement une heure plus tard, il essuyait une traînée de sang le long de sa bouche, et annonçait qu'il n'avait pas réussi à sauver Marc lors d'une attaque de Runners.
Il en était attristé.
Les Half-Humans sont le cas le plus tragique de la Zone. Seuls deux Half-Humans ont été répertoriés jusqu'à présent, et sont tous les deux morts. Ces deux mordus avait étés infectés par morsure, mais semblaient conserver l'entièreté du contrôle de leur corps et de leur esprit. Complètement lucides. Toutefois, pour une raison inconnue, ils étaient habités d'une soif de sang. Insatiable. Ces individus ont donc dû vivre avec leur pire ennemi: Eux-mêmes. Incapables de se contrôler, ils étaient habités d'une rage meurtrière s'ils ne se nourrissaient pas suffisamment. Ils durent donc faire des atrocités qu'ils n'auraient pu imaginer afin de rester en vie. L'un d'entre eux s'est suicidé. L'autre a demandé à ce qu'on l'achève pour ses actes. Dans le journal de ce dernier qu'on retrouva sur son corps, il en était arrivé à une conclusion: Le virus l'avait transformé. Il était l'un des leurs. Il n'était que le pantin de l'infection. Mais il conservait la partie qui le faisait souffrir le plus. Son humanité. Dans la dernière entrée dans son journal, il n'avait écrit que deux mots. Half Human.
TURNING
Il m'avait eu. Ce salaud m'avait mordu. Alphonse a réussi à lui arracher la tête à mains nues avant que je ne succombe de la morsure. Je le remerciai.
Il ne me répondit pas.
C'est alors que je compris. Tranquillement, je réalisais. J'avais été mordu.
Mordu à la hanche.
J'allais me transformer sous peu.
Je regardai Alphonse. Il me fixait en retour. Incapable de soutenir son regard lourd, je baissai la tête. Sa main était crispée sur son arme, si fort que je pouvais voir la distinction de ses jointures. Je compris.
Je le suppliai.
Voyant que le musicien n'avait aucunement l'air de négocier, je parti chercher nos deux échantillons de fiole rouge dans le sac. J'en bu une cul-sec.
Alphonse me jugea longtemps du regard, tentant de choisir sa prochaine action.
Il me dit de foutre le camp. Que peut-être trouverais-je refuge chez les Campeurs, quelques kilomètres au sud. Je lui souhaitai bonne chance dans sa quête de liberté. Il partit. Sans se retourner.
Je ne fit pas bien longue route.
La folie me rattrapa six heures plus tard. La fiole commençait à ne plus faire effet.
Je sentais en moi une rage de sang naître. Je sentais que je perdais contrôle de mes mouvements. J'étais pris de convulsions occasionnelles. Mais je devais me contrôler. Je devais prendre la seconde fiole deux heures plus tard, sinon je ne parviendrais jamais au Campeurs, le refuge dont m'avait parlé Alphonse.
Lorsque je repris mes esprits une heure plus tard, après un bref moment de folie, et que mes dents étaient plantées dans une carcasse de chevreuil, je me décidai à boire le second flacon.
Je perdais la tête.
Je me retournais au moindre bruit. Mon pouls s'accélérait incroyablement rapidement, et mes pupilles étaient dilatées bien plus qu'à la normale. Je perdait notion du temps et de mes actions pendant certains moments.
J'arrivai finalement chez les Campeurs quelques heures plus tard.
Mais il était trop tard.
Je n'étais qu'un fou. Je perdais la raison, je mourrais d'envie de leur ouvrir le ventre et de me nourrir.
Je les suppliai d'avoir plus de fioles. Je les suppliai de m'aider. De me les donner.
C'est alors que je senti une dizaine de fioles dans ma poche.
Je devais les avoir trouvé dans un moment de folie.
Les Campeurs ne virent pas l'homme en détresse.
Ils virent le fou. Ils virent l'infâme. Le Damné.
Mon chapeau tomba au sol. Je le ramassai.
Un des campeurs osa me parler.
- Comment t'appelles tu?
Et je ne pu que rire, et rire encore, jusqu'à ce que je perde toute raison.
Les Turnings sont en fait une période de transition entre le stade d'humain rationnel et celui d'infecté se nourissant de sang. Ce stade survient lorsqu'un mordu se nourrit de fiole pendant trop longtemps, et le virus parvient à s'incruster dans les comportements du mordu lorsque le taux de liquide rouge dans son sang commence à diminuer. Les Turnings seront pris de soudaines envie de mordre, pour ensuite supplier qu'on les épargne, alternant entre deux personnalités qui se battent entre-elles. Soyez vigilants, car un Turning est extrêmement imprévisible, et peuvent s'avérer convainquant. Notez qu'il n'est pas trop tard pour sauver un Turning en le nourrissant de fioles rouges, mais qu'il ne retrouvera jamais tout à fait son état normal.
CAMISOLÉ UNIQUE
- Monsieur, on nous affirme qu'ils ont fait leur possible pour maintenir la situation en place et...
- Ça suffit. J'en ai assez entendu. Judith, lisez moi le rapport de recherche de notre campement près de Saint-Charles.
- Oui, Monsieur. « Rapport de Recherche – Austin / Karl... »
- Un instant. Qui est Karl?
- Le nouveau, Monsieur. Venant d'Angleterre.
- Je vois. Continuez.
- Très bien. Je reprends. « Rapport de Recherche – Austin / Karl
Tests effectués en environnement contrôlé, pièce capitonnée d’après les normes A8-53.
Les tests effectués se sont avérés concluants. Le carottage de l’infecté et la prise d’échantillon l’ont laissé complètement inapte à générer suffisamment de Globules Bruns pour alimenter son système.
Nous examinons maintenant notre hypothèse, la possibilité d’une propagation dans l’air des glandes maternées depuis le foie et les poumons, qui serait la cause principale de la diminution du taux de Globules Bruns dans le sang.
D’après les analyses, seulement 21 heures sont nécessaires à cette propagation, après quoi l’infecté semble n’avoir qu’un seul instinct, c’est-à-dire se déplacer sur la plus grande surface possible pour propager le virus.
ATTENTION : Le taux de Globules Bruns dans le sang de l’infecté a grandement chuté, mais le parasite semble produire des glandes et des tissus 88 à une plus grande rapidité. En effet, nos recherches démontrent que la production et l’attachement des glandes aux tissus ont augmentés de 367% suite au carottage de l’infecté.
Il est possible que l’inhalation des sécrétions des échantillons provoque des maux. Il est conseillé de constamment porter un masque lors du travail.
--EDIT 14 :56 --
NOTE : N’APPROCHEZ PAS L’INFECTÉ. SUITE AU PERÇAGE DU VENTRICULE DROIT, L’INFECTÉ SEMBLE PRIS D’UNE RAGE ET TENTE DE S’ÉCHAPPER À TOUT PRIX. NE PAS ENTRER DANS LA PIÈCE CAPITONNÉE.
QUICONQUE S’APPROCHE À MOINS DE 5 MÈTRES DE L’INFECTÉ RISQUE À 77% DE SE VOIR INFECTÉ DU VIRUS. » C'est tout ce que le rapport contenait, Monsieur.
- Austin et Karl?
- Morts, tous les deux, Monsieur.
- Et pour l'infecté camisolé?
- On n'en sait rien. Probablement toujours en liberté. Il est le seul de son genre dû aux expériences d'Austin.
- Augmentez la surveillance au Mur. Continuez la nettoyage. Comment se passe le brouillage radio?
- Toujours actif, Monsieur.
- Et ils croient toujours à notre histoire?
- Jusqu'à maintenant, oui.
- Parfait.
L'infecté camisolé est le résultat d'une expérience unique dans la Zone. D'après les observations, ce qui cause la propagation du virus semble directement émaner de ses pores. Heureusement, cet infecté a été éliminé par les membres de la Meute, et il ne pose plus de problème pour l'instant. Toutefois, une note a été retrouvée près du laboratoire, parlant de mystérieux Globules Bruns et de glandes qui auraient un lien avec le virus. Serait-ce là le début d'une explication?
HIVE-MOTHER
Nous étions trente. Trente hommes armés.
Elle était seule.
Seule avec ses immondes serviteurs, reliés à elle par des sortes de tentacule qui leur entrait par le dos.
Six, tout au plus.
Une immense forme noire, humanoïde, parcourant la forêt. Haute de huit pieds.
Je l'avais déjà vu auparavant. Dans un rêve.
La vision de mes cauchemars.
À ce moment l'a, j'ai su que nous ne nous en sortirions pas vivants.
Nous l'avions encerclé. Nous l'avions chassé.
Mais nous étions loin de savoir que c'est elle qui nous chassait.
Elle était bien plus que ce nous croyions. Elle a commencé par nous attaquer avec ses serviteurs.
Ils étaient rapides. Trop rapides. Comme s'ils étaient possédés. Dirigés tel un orchestre de sang par l'immense créature qui prenait plaisir et ouvrir l'abdomen de mes amis alors qu'ils hurlaient encore de panique et de souffrance, les tripes qui leurs coulaient entre les doigts. Cette chose n'avait plus rien d'humain. Quelque mutation que ce soit... c'était loin d'être naturel.
Nous avons finalement réussit à éliminer les infectés qui la protégeait. Nous l'avons ensuite enduit d'essence. Nous l'avons immolé vivante par le feu, nous l'avons vu hurler, dans un spectacle sanglant qui illuminait la forêt et attirait des Runners à profusion qui ont occupés la plupart de nos hommes. Mais elle s'est mise à avancer, et un liquide noire bouillant lui as sorti des pores.
Le feu s'est arrêté.
Quelques hommes se sont lancés pour l'attaquer dans un élan de rage, mais elle les a projetés d'un revers du bras, leur fracassant le crâne contre un tronc d'arbre.
Et puis, ses tentacules se sont approchées.
Lentement.
Elles sont entrées de force dans leur dos, entre les deux omoplates.
Quelques secondes plus tard, mes amis étaient devant moi, et la créature avait à nouveau six serviteurs.
La Hive-Mother est le pire cauchemard d'un groupe de survivants. Possédant des tentacules capables de contrôler des infectés, elle est presque inaccessible puisque ceux-ci la protège à tout prix. Pour l'instant, une seule Hive-Mother n'a été aperçue, mais le nombre grandissant de cadavres qui ont un orifice dans le dos laisse croire qu'elle ne serait peut-être pas la seule...